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Un peu d'histoire
par Josée GSELL
La Communauté de Vie Chrétienne est l'héritière de la Congrégation Mariale, fondée au 16ème siècle par les jésuites. En 1967, l'adoption des Principes Généraux, marquant le retour à la source des Exercices Spirituels, lui a redonné un nouvel élan authentique.
Des racines anciennes
La Communauté de Vie Chrétienne est riche d'une longue histoire, étroitement liée au développement de la Compagnie de Jésus. Dès 1540 (année de la confirmation de l'Ordre par le Pape Paul III), les archives mentionnent la volonté d'Ignace et de ses premiers compagnons de faire partager la spiritualité des Exercices à des laïcs afin de les faire collaborer à leur mission et vivre du même esprit.
Partant de cette expérience déjà largement diffusée, un jeune jésuite belge, le Père Leunis, crée un groupe d'étudiants au Collège Romain. En 1564, ce groupe se place sous la protection de la Vierge. Il est vrai que l'autel de la chapelle du collège où il se réunit est surmontée d'une fresque représentant la scène de l'Annonciation, telle que présentée dans la contemplation des Exercices. Cette contemplation de l'Incarnation inspirera l'ensemble du mouvement.
Les grandes qualités d'éducateur de Leunis, la situation et le rayonnement de ce groupe aboutiront, en 1584, à l'établissement canonique de la Congrégation Mariale dont le Pape Grégoire XIII faisait une "Prima Primaria" (cellule mère) habilitée à affilier d'autres groupes de même nature.
Unité entre vie et foi
Le but initial du groupe est parfaitement défini : "Unir la formation profane des études et la vie chrétienne". Leunis va promouvoir la responsabilité et l'activité des laïcs. Les membres du groupe qui se rattachent à la Prima Primaria cherchent à découvrir leur vocation personnelle dans l'Église et le monde, au lendemain du Concile de Trente qui appelait chaque chrétien à collaborer au renouvellement de l'Église. Le groupe de Leunis développe aussi une vie communautaire intense entre des membres qui sont réunis par le même appel. Un court extrait du préambule des règles de la Congrégation résume ces lignes de force : "Au cours d'une délibération commune entre nous, nous avons décidé de rédiger quelques règles pour nous aider à intégrer études, vie professionnelle et vie spirituelle et pouvoir ainsi vivre pleinement en union avec Dieu et pacifiquement entre nous, ce qui permettra d'être des témoins auprès des autres et de mieux nous disposer à recevoir de sa Divine Bonté, lumière, grâces et dons."
Développement
La Prima Primaria va garantir l'unité et l'authenticité du mouvement. En tant que première communauté de laïcs dans l'Église, ceux-ci en assurent l'organisation, placée juridiquement sous la tutelle du Supérieur des jésuites. En 1587, les premières règles communes, valables pour tous les groupes affiliés à la Prima Primaria, sont reçues et reconnues comme les principes directeurs d'un mouvement qui a déjà pris racine dans de nombreux pays et qui se développera tout au long des XVIIè et XVIIIè siècles.
Mais, en 1773, Clément XIV supprime la Compagnie de Jésus et toutes ses œuvres. Les 2 500 Congrégations qui existent à ce moment vont disparaître. Cependant, après quelques temps, à la demande de certains évêques, elles sont à nouveau autorisées et placées sous la juridiction de l'évêque du lieu.
Coupés de leur source originelle, ces groupes vont devenir dans leur ensemble un mouvement de piété, dont l'accent essentiel sera la dévotion à Marie. Ils se multiplieront jusqu'à atteindre le seuil de 80 000 congrégations, chacune dirigée par un prêtre. Après la restauration de la Compagnie, en 1814, chaque collège de la Compagnie aura sa congrégation. Obligation est fixée à tout recteur de faire au Père Général un rapport annuel sur les activités de la congrégation. Mais les caractéristiques essentielles de l'esprit d'origine ont été perdues.
Retour aux sources
C'est en 1922 que le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus réunit une quarantaine de jésuites qui travaillent dans les Congrégations Mariales pour réfléchir au renouvellement du mouvement. Un secrétariat permanent, à Rome, est créé qui devient un centre de service à la disposition de toutes les Congrégations. En 1948, le Pape Pie XII publie la Constitution Apostolique "Bis saeculari", dans laquelle il clarifie l'identité des Congrégations Mariales et les appelle à retourner à l'esprit des origines. Cette Constitution redonne ainsi leur place centrale aux Exercices Spirituels.
La mise en œuvre des orientations de "Bis saeculari" va donner naissance à des initiatives dans plusieurs pays, notamment dans le lancement de retraites selon les Exercices. Au plan international, le secrétariat de Rome, en réponse aux contacts qu'il maintient avec les Congrégations, prépare des statuts pour rétablir des liens entre les groupes existants. Ainsi naît, en 1953, la "Fédération Mondiale des Congrégations Mariales".
Les Congrès mondiaux, qui se succèdent tous les 5 ans, préparent de nouveaux Principes Généraux (P.G.) qui résultent d'un travail en commun entre le secrétariat de Rome et les groupes nationaux. Le texte est prêt en 1964, mais le Congrès qui se réunit cette année-là à Bombay, décide d'attendre la fin du Concile Vatican II, afin que la nouvelle version de ces Principes Généraux tienne pleinement compte des enseignements du Concile. Le Congrès mondial de Rome, en 1967, marque un nouveau départ. Dans la ligne de "Bis saeculari", de nouveaux Principes Généraux sont adoptés. Induisant une image qui peut être mal interprétée, le nom de "Congrégation Mariale" sera changé pour l'appellation "Communautés de Vie Chrétienne", déjà utilisée en France depuis une dizaine d'années.
De nouvelles normes juridiques reconnaissent l'autonomie de la Fédération mondiale qui, désormais, se substitue à la Prima Primaria et devient garante de l'unité et de l'authenticité des CVX. Le renouvellement est acquis ; il va se déployer dans les années qui suivent.
Vers la Communauté Mondiale
Depuis 1967, les Congrès mondiaux se succèdent à un rythme quadriennal, réunissant chaque fois les délégués d'au moins 40 pays. Ces assemblées générales jouent un rôle important dans la mise en œuvre des Principes Généraux. Elles fournissent de précieuses indications sur la vie des groupes à travers le monde, leur activité, leurs besoins. Elles sont aussi le lieu où s'expriment les besoins du monde.
Les thèmes des congrès correspondent aux attentes : les premiers concernent l'identité de la CVX et entraînent un sérieux effort de formation. Les suivants portent sur la mission à la suite du Christ où se discernent des appels prioritaires. À la suite de nombreuses initiatives internationales et d'un réseau de relations accrues entre les CVX de pays différents, une question émerge peu à peu : "Sommes-nous appelés à devenir UNE communauté mondiale au service d'un seul monde?" Une réponse positive sera donnée au Congrès Mondial de Providence (1982). La Communauté Mondiale De Vie Chrétienne est née. Le renouvellement est accompli.
La Communauté de Vie Chrétienne est l'héritière de la Congrégation Mariale, fondée au 16ème siècle par les jésuites. En 1967, l'adoption des Principes Généraux, marquant le retour à la source des Exercices Spirituels, lui a redonné un nouvel élan authentique.
Des racines anciennes
La Communauté de Vie Chrétienne est riche d'une longue histoire, étroitement liée au développement de la Compagnie de Jésus. Dès 1540 (année de la confirmation de l'Ordre par le Pape Paul III), les archives mentionnent la volonté d'Ignace et de ses premiers compagnons de faire partager la spiritualité des Exercices à des laïcs afin de les faire collaborer à leur mission et vivre du même esprit.
Partant de cette expérience déjà largement diffusée, un jeune jésuite belge, le Père Leunis, crée un groupe d'étudiants au Collège Romain. En 1564, ce groupe se place sous la protection de la Vierge. Il est vrai que l'autel de la chapelle du collège où il se réunit est surmontée d'une fresque représentant la scène de l'Annonciation, telle que présentée dans la contemplation des Exercices. Cette contemplation de l'Incarnation inspirera l'ensemble du mouvement.
Les grandes qualités d'éducateur de Leunis, la situation et le rayonnement de ce groupe aboutiront, en 1584, à l'établissement canonique de la Congrégation Mariale dont le Pape Grégoire XIII faisait une "Prima Primaria" (cellule mère) habilitée à affilier d'autres groupes de même nature.
Unité entre vie et foi
Le but initial du groupe est parfaitement défini : "Unir la formation profane des études et la vie chrétienne". Leunis va promouvoir la responsabilité et l'activité des laïcs. Les membres du groupe qui se rattachent à la Prima Primaria cherchent à découvrir leur vocation personnelle dans l'Église et le monde, au lendemain du Concile de Trente qui appelait chaque chrétien à collaborer au renouvellement de l'Église. Le groupe de Leunis développe aussi une vie communautaire intense entre des membres qui sont réunis par le même appel. Un court extrait du préambule des règles de la Congrégation résume ces lignes de force : "Au cours d'une délibération commune entre nous, nous avons décidé de rédiger quelques règles pour nous aider à intégrer études, vie professionnelle et vie spirituelle et pouvoir ainsi vivre pleinement en union avec Dieu et pacifiquement entre nous, ce qui permettra d'être des témoins auprès des autres et de mieux nous disposer à recevoir de sa Divine Bonté, lumière, grâces et dons."
Développement
La Prima Primaria va garantir l'unité et l'authenticité du mouvement. En tant que première communauté de laïcs dans l'Église, ceux-ci en assurent l'organisation, placée juridiquement sous la tutelle du Supérieur des jésuites. En 1587, les premières règles communes, valables pour tous les groupes affiliés à la Prima Primaria, sont reçues et reconnues comme les principes directeurs d'un mouvement qui a déjà pris racine dans de nombreux pays et qui se développera tout au long des XVIIè et XVIIIè siècles.
Mais, en 1773, Clément XIV supprime la Compagnie de Jésus et toutes ses œuvres. Les 2 500 Congrégations qui existent à ce moment vont disparaître. Cependant, après quelques temps, à la demande de certains évêques, elles sont à nouveau autorisées et placées sous la juridiction de l'évêque du lieu.
Coupés de leur source originelle, ces groupes vont devenir dans leur ensemble un mouvement de piété, dont l'accent essentiel sera la dévotion à Marie. Ils se multiplieront jusqu'à atteindre le seuil de 80 000 congrégations, chacune dirigée par un prêtre. Après la restauration de la Compagnie, en 1814, chaque collège de la Compagnie aura sa congrégation. Obligation est fixée à tout recteur de faire au Père Général un rapport annuel sur les activités de la congrégation. Mais les caractéristiques essentielles de l'esprit d'origine ont été perdues.
Retour aux sources
C'est en 1922 que le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus réunit une quarantaine de jésuites qui travaillent dans les Congrégations Mariales pour réfléchir au renouvellement du mouvement. Un secrétariat permanent, à Rome, est créé qui devient un centre de service à la disposition de toutes les Congrégations. En 1948, le Pape Pie XII publie la Constitution Apostolique "Bis saeculari", dans laquelle il clarifie l'identité des Congrégations Mariales et les appelle à retourner à l'esprit des origines. Cette Constitution redonne ainsi leur place centrale aux Exercices Spirituels.
La mise en œuvre des orientations de "Bis saeculari" va donner naissance à des initiatives dans plusieurs pays, notamment dans le lancement de retraites selon les Exercices. Au plan international, le secrétariat de Rome, en réponse aux contacts qu'il maintient avec les Congrégations, prépare des statuts pour rétablir des liens entre les groupes existants. Ainsi naît, en 1953, la "Fédération Mondiale des Congrégations Mariales".
Les Congrès mondiaux, qui se succèdent tous les 5 ans, préparent de nouveaux Principes Généraux (P.G.) qui résultent d'un travail en commun entre le secrétariat de Rome et les groupes nationaux. Le texte est prêt en 1964, mais le Congrès qui se réunit cette année-là à Bombay, décide d'attendre la fin du Concile Vatican II, afin que la nouvelle version de ces Principes Généraux tienne pleinement compte des enseignements du Concile. Le Congrès mondial de Rome, en 1967, marque un nouveau départ. Dans la ligne de "Bis saeculari", de nouveaux Principes Généraux sont adoptés. Induisant une image qui peut être mal interprétée, le nom de "Congrégation Mariale" sera changé pour l'appellation "Communautés de Vie Chrétienne", déjà utilisée en France depuis une dizaine d'années.
De nouvelles normes juridiques reconnaissent l'autonomie de la Fédération mondiale qui, désormais, se substitue à la Prima Primaria et devient garante de l'unité et de l'authenticité des CVX. Le renouvellement est acquis ; il va se déployer dans les années qui suivent.
Vers la Communauté Mondiale
Depuis 1967, les Congrès mondiaux se succèdent à un rythme quadriennal, réunissant chaque fois les délégués d'au moins 40 pays. Ces assemblées générales jouent un rôle important dans la mise en œuvre des Principes Généraux. Elles fournissent de précieuses indications sur la vie des groupes à travers le monde, leur activité, leurs besoins. Elles sont aussi le lieu où s'expriment les besoins du monde.
Les thèmes des congrès correspondent aux attentes : les premiers concernent l'identité de la CVX et entraînent un sérieux effort de formation. Les suivants portent sur la mission à la suite du Christ où se discernent des appels prioritaires. À la suite de nombreuses initiatives internationales et d'un réseau de relations accrues entre les CVX de pays différents, une question émerge peu à peu : "Sommes-nous appelés à devenir UNE communauté mondiale au service d'un seul monde?" Une réponse positive sera donnée au Congrès Mondial de Providence (1982). La Communauté Mondiale De Vie Chrétienne est née. Le renouvellement est accompli.